L’espace-temps a une source… mais pas quantique.
Je me réfère à l’article, du 16/11/2015, publié sur le site de ‘Science’ qui a pour titre : « La source quantique de l’espace –temps ». L’auteur : Van Raamsdonk nous propose de rendre compte qu’à partir de la propriété de l’intrication il est possible d’expliquer dans un processus de réduction de celle-ci, jusqu’à zéro, cela conduit à l’émergence d’espace-temps.
C’est une construction théorique originale qui valut à l’auteur lors d’une première soumission à publication de son article, en 2010, d’être qualifié de ‘cinglé’. A force de persévérance et de réécriture, son article finit par être publié avec en prime une distinction dans la revue : ‘Relativité Générale et Gravitation’. Sa construction théorique prend largement appui sur les travaux de Maldacena datant de 2005 qui ont, à cette époque, favorablement étonné la communauté scientifique. Bien sûr, le résultat théorique fut obtenu sur la base de conditions théoriques qui ne correspondent pas à une situation réaliste. J. Maldacena avait réussi à établir que la force de gravitation naîtrait, dans notre monde tridimensionnel, des interactions de particules dans un espace bidimensionnel et dépourvu de gravité. Dans ce cas, le problème de l’unification entre l’interaction gravitationnelle et les interactions quantiques fondamentales c’est-à-dire le problème de la gravité quantique ne se pose plus car il y a une équivalence parfaite entre la physique du volume à 3 dimensions et celle de la surface à 2 dimensions qui l’enveloppe. Il est aisé de se représenter cette conception, il suffit de considérer le circuit d’une puce d’ordinateur (2 dimensions) qui encode les images (3 dimensions) d’un jeu sur ordinateur. Ceci avait amené à publier l’article avec les titres suivants : « La gravité est-elle une illusion ? », « Notre univers est-il un hologramme ? » (Voir article dans ‘Pour la Science’, janvier 2006).
Comme beaucoup d’autres physiciens, V. Raamsdonk est préoccupé de mettre en évidence le fait qu’un champ quantique sur la surface produise de la gravité dans le volume enveloppé. Selon la théorie de la relativité générale : produire de la gravité c’est produire de l’espace-temps puisqu’il y a une complète équivalence. Aussi il réduit son modèle théorique à des conditions simples : a) il considère que le volume de son univers est vide ; b) cela correspond à un seul champ quantique sur la surface. Puis, il modélise ce qui se produit concernant le volume de son univers si le lien d’intrication est éliminé. Pour ce faire, il exploite des outils mathématiques qui ont été développées en 2006 par Shinsei Ryu et Tadashi Takanagi. Leur équation permet de modéliser une lente et méthodique réduction du champ d’intrication de la surface et partant la réaction induite dans le volume où il observe l’espace-temps graduellement s’allonger et se séparer. Finalement, réduire l’intrication à 0 provoque la rupture de l’espace-temps en deux morceaux disjoints.
Evidemment, il faut lire l’article original pour peut-être adhérer à cette démonstration résumée, mais pour l’auteur il n’y a plus de doute la relation entre l’intrication et la géométrie est une relation générale. « L’intrication est l’ingrédient essentiel qui tricote l’espace-temps ensemble en un tout lisse – pas seulement dans des cas exotiques avec trous noirs, mais toujours. »
Complémentairement à ce résultat, Maldacena et Susskind qui considèrent que E.R. = E.P.R. conjecturent en 2013 que si 2 particules sont connectées par intrication, elles se joignent effectivement par un ‘trou de ver’ et vice versa : la connexion que les physiciens imaginent se réaliser au moyen d’un ‘trou de ver’ est équivalente à celle d’une intrication. Elles représentent des voies différentes pour décrire la même réalité sous-jacente.
Le ‘trou de ver’ serait comme un tunnel qui raccourcirait les distances apparentes, selon notre conception habituelle, à travers l’espace-temps et qui assurerait la connexion entre deux objets (par exemple entre deux trous noirs). On attribue à A. Einstein et N. Rosen (E.R.) la première acception de ce concept de trou de ver qui est encore un concept très énigmatique et laisserait supposer que les contraintes propres de la relativité restreinte (par ex. C indépassable) ne vaudrait plus avec celui-ci. Les physiciens ne savent toujours pas comment traiter ce sujet.
Ci-après je me réfère à l’article du 29/10 : ‘L’univers n’est pas si étrange si…’, article dans lequel je rappelle qu’avec mon hypothèse du point aveugle de l’intelligence humaine : TpS, il est possible d’expliquer le phénomène de l’intrication : « En effet la durée de la réalisation physique de l’intrication de deux objets est extrêmement courte, quasi instantanée, et donc se produit sur une durée Δti < TpS. Formellement, la mécanique quantique nous dit que la fonction d’onde des objets intriqués reste une et indivisible après coup. On peut considérer que l’observateur étant incapable d’identifier chacun des objets qui s’intriquent au départ, il ne peut plus, après coup, récupérer une capacité de différenciation et d’identification de chacun des éléments, c’est ce que l’on exprime par la non-localisation. » En fait pour être plus exhaustif, je dois préciser que conséquemment aucune relation spatio-temporel ne peut accompagner les objets intriqués car en l’occurrence le point aveugle l’est aussi pour la fondation de l’espace et du temps de références de l’opération d’intrication. La phénoménologie que je préconise depuis une décennie n’a pas besoin du subterfuge du ‘trou de ver’ pour rendre compte du phénomène de l’intrication.
Pour rappel, j’ai introduit l’hypothèse de TpS parce qu’il faut prendre en compte le ‘Temps propre du Sujet’ pensant générique et l’instant présent ‘le maintenant’ du sujet est irréductible et doit être considéré comme un donné physique. L’instantanéité absolue n’est pas saisissable par l’observateur. Cette hypothèse supplémentaire doit s’inscrire dans la loi de la relativité restreinte, et elle s’oppose au postulat du réalisme d’Einstein : « la séparation entre passé, présent et avenir, ne garde que la valeur d’une illusion, si tenace soit elle. » On constate que le prix à payer de ce postulat c’est le ‘Trou de Ver’, tel un effet boomerang, inventé en 1935 mais qui aveugle encore les physiciens car ils ne savent pas encore comment le caractériser.