Nous devons retenir que dans le cerveau, la fonction suit la forme.
Avec l’édition de la 2e partie du chapitre 3 du 29/07/2022 : ‘Dialogue imaginaire avec Carlo Rovelli’, j’ai eu la possibilité d’évoquer une forte conviction étant donné que depuis quelques décennies les neuroscientifiques progressent à grand pas en ce qui concerne la compréhension du fonctionnement du cerveau ainsi que de ses dysfonctionnements. Cette conviction m’a amené à exprimer le souhait qu’une étroite coopération s’engage entre les physiciens et les neuroscientifiques car nous devrions explicitement prendre en compte le fait que la physique est la science de l’interface entre l’être humain et la nature.
Cette coopération entre physiciens et neuroscientifiques j’ai été convaincu qu’il fallait l’évoquer concrètement lorsque j’ai découvert l’article du 11 Mai 2022 rapporté par Ingrid Fadelli : « Exploitation des méthodes du groupe de renormalisation pour étudier comment le cerveau traite l’information ». Les auteurs de l’article proposent et annoncent une perspective suivante : « À l’avenir, la théorie introduite pourrait être utilisée pour examiner diverses autres dynamiques cérébrales et processus neuronaux, allant au-delà de la criticité. En outre, cela pourrait finalement ouvrir la voie à l’introduction d’autres constructions théoriques (sic) fusionnant la physique et les neurosciences. » J’ai la conviction que grâce aux avancées actuelles et à venir, que permettent les travaux des chercheurs en neurosciences, les physiciens bénéficieront d’une compréhension plus élaborée concernant notre relation cognitive avec la nature telle qu’elle est engendrée, ils bénéficieront aussi d’une compréhension des motivations et des dynamiques misent en œuvre.
A cette perspective de souhait de coopération, j’estime avoir rencontré une confirmation supplémentaire en découvrant l’article du 5/7/2022 dans physics.aps : « In the Brain, Function Follows Form » ; soit : « Dans le cerveau, la fonction suit la forme. », qui rend compte et analyse les travaux réalisés à la Yale Université.
En résumé introductif, il est précisé : « En interprétant les images de résonance magnétique dans le contexte de la théorie de contrôle, les chercheurs cherchent à expliquer les dynamiques du cerveau en termes de sa structure, du contenu d’information, et des énergies. »
Il est rappelé que cette perspective est actuelle parce que les progrès technologiques favorisent des observations, de plus en plus amples et interprétables scientifiquement, de l’activité du cerveau en temps réel. Entre autres l’imagerie à résonance magnétique (IRM) et ses variants : (Diffusion tensor imaging (DTI)), permettent de concevoir une carte du câblage physique du cerveau. De plus l’IRM fonctionnelle (fMRI), permet de mesurer où, dans le cerveau, l’activité a justement pris place en observant le signal caractérisé par la dépendance au niveau d’oxygène du sang (BOLD : blood-oxygen-level-dependant.) Finalement l’article offre irrésistiblement de nouvelles stratégies, dérivés de la physique (sic), pour interpréter la structure du cerveau et son fonctionnement.
Les mesures de la structure et de l’activité du cerveau permettent aux scientifiques l’analyse de deux propriétés basiques du cerveau. En premier lieu, pour fonctionner correctement le cerveau doit vraisemblablement s’observer : des parties du cerveau doivent être capables d’estimer l’état d’autres parties du cerveau afin de reconstruire ce qui se passe à la fois à l’intérieur et à l’extérieur du cerveau (sic). Exemples : le cerveau a aussi besoin de contrôler des parties de lui-même pour lire un article, aussi bien pour produire un discours que pour développer des fonctions motrices etc…
Les chercheurs-auteurs de l’article ont concentré leurs observations sur les changements d’états des différentes parties du cerveau spécifiquement sollicitées ainsi que l’évaluation de transferts d’énergie qui leurs correspondent. Ils rapportent des découvertes significatives : (1) le contenu de l’information dépend du contexte cognitif (comparées aux tâches motrices, les tâches sociales sont très stimulantes) ; (2) l’énergie requise pour la transition vers des états de haute information est plus grande que celle requise pour la transition entre des états de faible information ; et (3) les transitions d’état montrent que le câblage du cerveau est optimisé pour que le système dynamique soit rendu efficace.
« Ainsi les auteurs ont-ils caractérisé le processus de la réflexion et ils rappellent qu’il faut garder à l’esprit quelques-unes des limites de leur étude. Une telle limite concerne la mécanique détaillée derrière la balance énergétique du cerveau. Le cerveau est un système ouvert consommant à peu près 20% de l’énergie métabolique de notre organisme au repos. La plupart de cette énergie est dédiée au rétablissement du gradient ionique à travers des cellules nerveuses ainsi qu’au reconditionnement des transmetteurs neuronaux après activité. Durant l’activité, cette énergie est consommée presque instantanément (en milliseconde) ; le cerveau recharge alors le stock d’énergie plus lentement (en secondes). La marque clé de la fonction cognitive est la synchronisation qui est typiquement mesurée électriquement. »
Au cours de la lecture de l’article on rencontre la thèse solide que le cerveau humain est préalablement doté d’une structure. De fait, une certaine composition structurée valait déjà avant l’émergence du genre Homo. Je fais l’hypothèse que c’est avec l’apparition du genre Homo que la structure idoine du cerveau aux premiers balbutiements de la réflexion a émergé. Dans plusieurs de mes articles j’ai situé ces émergences concomitantes avec l’apparition d’Homo Erectus auquel il est généralement attribué un cerveau, de l’ordre 800 à 900 gr, constitué de matière active organisée. Cela peut être avant mais cela n’a pas d’inconvénient pour mon propos parce que c’est l’affaire d’une évolution probablement essentiellement continue et en conséquence il n’y a pas obligatoirement un avant définissable temporellement qui justifierait que l’on puisse s’appuyer sur un ‘depuis’ qui serait objectif. Ceci étant dit, il est possible d’affirmer qu’à son origine la structure du cerveau humain a été naturellement façonnée. Cela m’autorise à considérer que mon hypothèse précisant qu’au sein de l’Être humain gît une composante : Être de la nature, se trouve justifiée. Cela n’est pas une hypothèse mineure pour le physicien qui tente de décrypter les lois de la nature avec cette contribution déterminante du cerveau néanmoins façonné originairement par cette même nature. Depuis, du chemin a été parcouru et il est légitime de considérer que l’Être humain avec la contribution de l’autre composante : l’Être dans la nature, a réduit l’influence de la composante qui ferait écran à la conquête de connaissances sur la nature. On peut aussi postuler que la structure du cerveau a évolué sous l’influence de l’évolution culturelle, psychologique, intellectuelle, et considérer qu’Homo Sapiens et présentement l’homme moderne sont dotés de cerveaux dont la dépendance à une structure originairement et pesamment naturelle a été réduite. Etant donné qu’en moyenne le cerveau de l’être humain actuel pèse 1400 gr, on doit pouvoir considérer que l’augmentation du poids et de la dimension du cerveau est due à la dynamique de l’évolution cognitive historique du genre Homo. Cette croissance a été certainement activée grâce à l’impulsion des besoins cognitifs irrépressibles du genre Homo et donc elle a été modelée par et pour satisfaire à ces besoins spécifiques. Il en est ainsi du néocortex, partie la plus récente du développement du cerveau qui ne peut pas être considéré comme étant le produit d’une naturalité brut. Ceci explique la raison pour laquelle il est approprié de nommer la matière constitutive du cerveau : matière active organisée.
Le néocortex est la partie du cortex cérébral la plus récente (voir Wikipédia). Son nom est donné aux zones les plus évoluées du cortex, correspondant au cerveau rationnel. Il est nommé pour être la couche évolutive la plus moderne du cerveau. Néanmoins sa forme active a été architecturée par la forme naturelle primitive ce qui constitue une sacrée détermination car « la fonction suit la forme ».
Les auteurs de cette recherche mettent aussi en évidence que l’activité cérébrale requière des intervalles de temps pour recharger un stock d’énergie : quelques secondes. Par contre, il peut consommer de l’énergie en quelques millisecondes. Bref, les changements d’états du cerveau ne sont pas instantanés. On peut concevoir qu’en parallèle des parties du cerveau observent d’autres parties du cerveau afin de reconstruire ce qui se passe à la fois à l’intérieur et à l’extérieur mais là encore les observations ne peuvent être instantanées. Il y a en permanence de l’intermittence en jeu au cours de l’activité cérébrale. En plus on n’oublie pas ce premier tiers de seconde pour une prise de conscience, mis en évidence depuis quelques décennies.
En conséquence, comme il est observé, le temps relatif au processus cérébral qui contribue à l’éclosion de la pensée et à son essor ne peut être que fragmenté par des intervalles de ruptures correspondant à des changements d’états de la matière active, constituante de notre cerveau, qui doit se réorganiser. Est-ce que finalement la pensée élaborée par l’être humain est radicalement soumise à cette contrainte du processus cérébral, au point qu’il ne puisse échapper au point aveugle de l’intelligibilité des connaissances fondamentales qu’il aurait constituées ? Point aveugle de l’intelligence humaine que j’évalue, selon mon hypothèse, à 10-26-28s environ.
Dans la publication partielle, du chapitre 3, du 29/07 j’ai exprimé le vœu suivant : « Il me semble que pour prendre le problème à bras le corps, il faut réunir un comité scientifique ad-hoc, avec les moyens appropriés, ayant la vocation de catalyser au niveau international des lignes directrices, proposées dans un manifeste, qui engendreront des axes de recherches et d’enseignements pluridisciplinaires. » Le sujet de l’évaluation, tout au moins, de la validité de mon hypothèse, pourrait constituer un de ces axes de recherche fédérateur. C-à-d, autant que faire se peut, suivre le chemin de la formation d’une pensée et évaluer si in fine, à cause de la succession et de l’addition, des contraintes du processus cérébral recensées, il y aurait une durée résiduelle imparable dont l’arsenal intellectuel d’Anthrôpos serait radicalement tributaire.
Dans la dernière partie de l’édition de mon mémoire du 12/08, les dernières lignes sont écrites pour signifier : ce n’est pas fini ! Voici la preuve car cela continu.
P.S. A propos de la matière active organisée, je suggère de consulter la page scientifique du monde datée d’hier, le 31 Août 2022. C’est une découverte qui chamboule la physique !!