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1 octobre 2014 3 01 /10 /octobre /2014 13:46

 

 

 

                                         Au sein d’une éternité parmi tous les possibles…

 

Stanislas Dehaene, publie un nouvel ouvrage : ‘Le Code de la Conscience’, à paraître le 8/10/2014, édit. Odile Jacob. La revue ‘La Recherche’, d’octobre 2014, propose un article : ‘Science avec conscience’ qui commente la valeur de ce travail, avec la publication d’un extrait. J’ai déjà eu l’occasion d’exprimer mon grand intérêt pour les travaux de S. Dehaene et j’ai tenté de vous le faire partager dans plusieurs articles dont celui du 2/11/2012 : ‘Thomas Bayes dans le cerveau ?’

 

Dans la suite du présent article, je vais faire référence à deux articles du Blog datant du 27/08/2012 : ‘D’infinis précautions.’, et du 21/12/2011 : ‘L’être humain est-il nu de toute contribution lorsqu’il décrypte et met en évidence une loi de la Nature ?’ Enfin plus récemment le 27/05/2014 : ‘Persévérons car cela progresse dans le bon sens…mais lentement en zigzag’, notamment l’annexe de cet article.

 

Je suis désolé de commencer par toutes ces références mais cela met en évidence que ce n’est que par une succession d’inflexions que l’on peut traiter du sujet de la connaissance, prétendue universelle, en ce qui concerne la connaissance en physique. Affirmer que ‘La physique n’est pas une science qui nous conduit à la connaissance de la réalité. Elle conduit à établir des vérités fondées.’ (le 22/03/2014), ne va pas de soi car cela constitue un tremblement à l’égard des fondements de notre formation intellectuelle première et d’une croyance culturelle occidentale très ancrées. Donc tout ceci ne doit pas être provocant mais matière à une réflexion approfondie. Chaque nouvelle étape proposée doit légitimer ou rectifier si nécessaire la/les inflexion(s) précédente(s), bref, il faut dans la durée avoir des convictions chevillées au corps. A titre d’illustration, l’article de ‘La Recherche’, page 68, s’intitule ‘Science avec conscience’. Pour moi, l’affirmatif n’est pas encore à l’ordre du jour et j’aurais proposé ce titre à l’interrogatif. Par exemple un fervent platonicien, (ce que je ne suis pas, mais je ne peux pas ignorer leur influence dominante), affirmerait que l’émergence de la connaissance en physique n’a rien à faire avec une conscience créatrice puisque les lois mathématiques de la Nature sont déjà là, inscrites dans la Nature. Il suffit donc de savoir les reconnaître, c’est donc essentiellement un travail de ‘lecture’.

 

Dans la description introductive de mon blog, j’indique que le référentiel principal de celui-ci est anthropocentrique, c’est-à-dire que les connaissances scientifiques (en physique fondamentale) sont avant tout le fruit des capacités cérébrales intrinsèques et évolutives du sujet pensant. Je comprends que les travaux de S. Dehaene contribuent à conforter l’assise sur laquelle je développe et vous soumets ma réflexion.

 

Dans la ‘Recherche’, p.69, je cite S. Dehaene : ‘Ce que nous voyons à un instant donné est donc, le plus souvent, l’interprétation la plus probable, mais d’autres possibilités font irruption dans notre conscience, avec une durée proportionnelle à leur vraisemblance. L’inconscient calcule toutes les probabilités, tandis que la conscience les échantillonne au hasard.

 

Cette loi probabiliste démontre qu’au moment même où nous percevons l’une des interprétations d’une scène visuelle, notre cerveau continue de s’interroger, inconsciemment, sur les autres possibilités et se prépare à changer d’avis à tout instant. Comme le dit Pierce : « l’étoffe de notre savoir n’est qu’un entrelacs d’hypothèses pures confirmées et raffinées par l’induction. » Pourtant, consciemment, nous ne percevons qu’un seul échantillon parmi toutes ces possibilités (sic)… Echantillonner l’espace des possibles semble être l’apanage de la conscience. »

 

« Les processus inconscients sont donc, dans une certaine mesure, plus objectifs que la perception consciente. Notre armée de neurones inconscients évalue toute la distribution de probabilité des états du monde, tandis que la conscience la réduit impitoyablement à quelques échantillons. Les processus inconscients travaillent avec des probabilités continues, mais notre esprit conscient n’a accès qu’à des symboles discrets dont le contenu bascule soudainement, en tout-ou-rien. L’inconscient quantifie, la conscience discrétise. »

 

« Cette organisation ressemble étrangement à celle de la mécanique quantique (sic). En effet celle-ci nous dit que la réalité est faite d’une superposition de fonctions d’ondes qui gouvernent la probabilité de trouver une particule dans un certain état… Or les données que nous venons d’examiner montrent qu’un phénomène similaire survient dans le cerveau : le simple fait de prêter attention à un objet fait s’écrouler la distribution de probabilité de toutes ses interprétations possibles, et ne nous donne à voir que l’une d’entre elles. La conscience se comporte comme un instrument de mesure qui discrétise le réel et ne nous donne à voir qu’un minuscule aperçu de la vaste étendue des calculs inconscients. »

 

Dans l’article ‘D’infinis précautions’, j’ai proposé au final, la réalisation d’une expérience de physique quantique qui place au centre de celle-ci l’investissement cérébral de l’observateur et qui exploiterait les moyens des neurosciences cognitives et d’imagerie cérébrale. Les travaux de S. Dehaene me conduisent à persister de penser que celle-ci devrait être réalisée.

 

Cet article vise évidemment à vous communiquer l’envie de lire à la fois l’article de la ‘Recherche’ et lire directement le livre quand celui-ci sortira dans les librairies.

P.S. l'article du 11/01/2014 : 'L'étrangeté quantique, une illusion ?', est aussi un article référence à propos de ce sujet.

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  • : Ce blog propose une réflexion sur les concepts fondamentaux de physique théorique. Le référentiel centrale est anthropocentrique. Il attribue une sacrée responsabilité au sujet pensant dans sa relation avec la nature et ses propriétés physiques. L'homme ne peut être nu de toute contribution lorsqu'il tente de décrypter les propriétés 'objectives' de la nature.
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