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2 mai 2013 4 02 /05 /mai /2013 10:23

                          Bienvenue au ‘Moment Présent’ de Lee Smolin.

 

Sur le site internet du New Scientist on peut lire un article très intéressant de Lee Smolin datant du 26/04/2013 : « Il est temps que la physique reconnaisse que le temps est réel. » Dans la première partie de l’article, il procède à une analyse critique de la façon dont est, très majoritairement, conçu et traité le temps du point de vue des physiciens, jusqu’à ce qu’il adosse ses arguments par une forte opposition à un collègue : Julian Barbour, qui a publié un livre : « La Fin du Temps ».

Pour L. Smolin : « Cela est certainement surprenant de l’affirmer mais l’idée que le temps soit considéré comme réel requière de faire une entorse radicale au paradigme standard de la physique. Ceci est la conséquence du développement de la conception, des propriétés de la nature, par les physiciens, depuis 400 ans. Toujours, depuis R. Descartes au 17e siècle, le temps a été représenté comme s’il était juste une dimension de l’espace. Ceci a culminé avec la conception de ‘l’univers comme un tout’, de la relativité générale, dans lequel le moment présent n’a pas de sens – tout ce qui existe c’est, tout d’un coup, la totalité de l’histoire de l’univers, sans temporalité (The whole history of the universe at once, timelessly). Quand les lois de la physique sont décrites mathématiquement, les processus causaux qui illustrent l’activité du temps sont représentés par des implications logiques intemporelles.

Mais l’univers réel a des propriétés qui ne sont pas représentables par un quelconque objet mathématique. Une de celles-ci est quil y a toujours un moment présent. Les objets mathématiques, étant intemporels, n’ont pas de moments présent, n’ont pas de futurs ni de passés. Toutefois, si on embrasse la réalité du temps et voit les lois mathématiques comme des outils plutôt que des miroirs mystiques de la nature, d’autres faits têtus, inexplicables, concernant le monde deviennent explicables… »

Je suis évidemment très heureux de rencontrer un tel article puisque, depuis maintenant six ans, je développe cette thèse d’une nécessité de prendre en compte à chaque instant un moment présent. C’est en opposition à l’affirmation d’Einstein : « Ce qui du point de vue physique est réel… est constitué de coïncidences spatio-temporelles. Et rien d’autre. », que j’ai pris appui pour développer cette thèse et je l’ai engagée dès le chapitre 1 de mon cours en 2007-2008 (Toujours accessible sur mon site via Internet). En effet l’affirmation d’Einstein confirme sa conception philosophique réaliste mais aussi, à mes yeux, elle présente l’inconvénient majeur d’effacer la différence des points de vue des observateurs qui seraient dans des référentiels distincts et donc l’observateur n’a plus lieu d’être. Souvenons-nous que ce n’est que très tardivement, en 1936, qu’Einstein dans un ouvrage commun avec Infeld éprouve la nécessité d’introduire, pour la première fois, le mot ‘observateur’ dans un ouvrage de physique. Or, d’une façon raccourcie, je considère qu’il ne peut y avoir de discours scientifique sur la nature sans présence du ‘sujet pensant et cette présence est inexpugnable, non seulement du discours mais encore des lois énoncées car ‘l’être humain n’est pas nu de toute contribution lorsqu’il décrypte et met en évidence une loi de la Naure.’ Article posté le 21/12/2011.

 

Attention ! Je ne prétends pas comme L. Smolin que le temps est réel, donné, dans le sens qu’il serait dans la nature, au contraire, je considère que c’est le sujet pensant qui est la source (temporalisation du temps) et le  vecteur du temps.

 

Vent debout, L. Smolin a le mérite de défendre sa conception du ‘temps réel’ et à l’occasion de nombreux articles il a essayé de convaincre de la pertinence de celle-ci. Il y a deux décennies, il a contribué conjointement avec Carlo Rovelli au développement de la théorie de la gravité quantique à boucles. C’est en butant sur le problème de l’horloge quantique qui scanderait le temps universel que se confirma leur divergence radicale à propos du temps physique. C. Rovelli est arrivé à la conclusion inverse, à celle de son collègue Smolin : le temps n’était qu’illusion et en conséquence il n’existait pas. Point de vue qu’il continue de proclamer.

Avec Smolin nous avons en commun de pointer que le ‘moment présent’, ‘l’instant présent’, ‘la présence’, doivent être pris en considération pour dépasser les impasses de la crise de la physique théorique de l’échelle du cosmos à celle de l’infiniment petit.

L. Smolin indique qu’il modélise des systèmes (simples), gouvernés par des lois qui sont irréversibles en temps, desquels émergent des comportements approximativement symétriques en temps.

Il n’est pas simple d’attribuer au ‘sujet pensant’ une place inexpugnable nécessaire à la compréhension de la nature telle qu’elle peut être décrite. A priori cela est exclu avec l’avènement de la physique moderne depuis Galilée et Descartes. Pourtant je propose de valoriser cette présence inexpugnable, nommée ‘Temps Propre du Sujet : TpS < 10-25 seconde.’ Durée voisine du partage entre le monde des particules réelles et celui des particules virtuelles.

Revenons à l’article de Smolin et concentrons notre attention sur une de ses réflexions à propos de la ‘conception de ‘l’univers comme un tout’ de la relativité générale dans lequel le moment présent n’a pas de sens.’ Pour ma part il m’est arrivé de m’astreindre à lire en 24 heures le maximum d’articles concernant la genèse de l’univers, du temps primordial (Big-Bang) jusqu’au temps actuel tel que nous l’observons. J’ai été envahi par un sentiment de fabriqué, comme si c’était la logique mécaniste de Descartes qui était toujours à l’œuvre et que Newton abhorrait. Qui était à l’image de l’autre ? Pourquoi les lois de la nature, du monde, du (des) univers, seraient totalement accessibles aux capacités cognitives du sujet pensant ? Notre rapport d’intelligibilité aux propriétés de la nature est déterminé par notre habileté intellectuelle à maîtriser la chaîne de causalité. Est-ce que dans la nature ne règne que cet ordre-là ? Est-ce que la pensée logique causale du sujet pensant résulte de l’apprentissage de l’être humain directement confronté au monde extérieur ou bien est-elle le fruit de l’héritage de l’évolution de l’anthrôpos ? Voilà pourquoi les travaux entrepris par S. Dehaenesont à mes yeux très important. Si comme le laisse entendre S. Dehaene le raisonnement causale résulte d’un héritage de l’évolution qui permet ‘d’entendre’ les données reçues du monde extérieur, alors la nature est très probablement bien plus riche et complexe que ce que nous sommes à même de décrypter. Ainsi ma conviction : ‘qu’au sein d’une éternité, parmi tous les possibles, le sujet pensant creuse la compréhension de son univers correspondant à ses capacités de décryptage.’, correspondrait à la dynamique véritable de l’investissement intellectuel du sujet pensant dans le monde. Si au contraire la nature est parfaitement causale, sans plus, et que la logique humaine est de la même trempe, par apprentissage, alors la correspondance, entre ce que nous concevons progressivement comme propriétés de la nature et ce qu’effectivement est la nature, est étroite.  

Ce qui est sûr, c’est que le fait d’installer le présent dans la nature, soit comme le préconise L. Smolin, parce que le temps avant tout est réel, soit parce que le sujet pensant est inexpugnable, comme je le préconise : « requires a radical departure from the standard paradigm of physics"

Lettre à Ehrenfest du 26 décembre 1915.

Comme cela est explicitement considéré dans la théorie de ‘la triangulation dynamique causale’ de l’univers quantique auto-organisé. Voir : J. Ambjorn ; J. Jurkiewicz, R. Loll.

Avec Goodman, Ullman, Tenenbaum : ‘Learning a theory of causality’ in Psychology Rev. 118(1), 110-119.

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commentaires

N
Le temps n `existe que pour les humains. L`univers est infini et eternel toujours present mais changent eternellement.
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  • : Ce blog propose une réflexion sur les concepts fondamentaux de physique théorique. Le référentiel centrale est anthropocentrique. Il attribue une sacrée responsabilité au sujet pensant dans sa relation avec la nature et ses propriétés physiques. L'homme ne peut être nu de toute contribution lorsqu'il tente de décrypter les propriétés 'objectives' de la nature.
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