Prenons date
Première date : le 20/9/2012, un article de Lisa Grossman dans la NewScientist : ‘New maths triggers a call to iron out quantum world’, que l’on peut traduire par : ‘Des nouvelles mathématiques déclenchent la nécessité d’aplanir le monde quantique’.
Deuxième date, 2007-2008, cours I, chapitre 1, que je vous ai proposé. (sur Google : 53PH3PP6).
L’article de L. Grossman revient sur le problème de l’incompatibilité sévère entre la mécanique quantique et la relativité restreinte lorsqu’il s’agit de la reconnaissance des propriétés de l’intrication. En fait, ne tergiversons pas, dans le cadre des hypothèses et des postulats canoniques de ces deux théories, il s’agit d’une remise en cause soit de la R.R. soit de la M.Q.
De R. Penrose : « Je ne vois pas pourquoi nous devrions considérer la M.Q. comme sacro-sainte. Je pense qu’il y aura quelque chose d’autre qui la remplacera. »
« Le phénomène de l’intrication quantique semble défier la vitesse de la lumière en permettant que la mesure sur une particule influence instantanément l’autre, même quand celles-ci sont très largement séparées. (C’est la fameuse action fantôme à distance, selon l’expression d’Einstein) »
Franz Wilczek (Prix Nobel) dit : « C’est très perturbant », « Cela a troublé Einstein. Cela devrait continuer à troubler tout le monde (sic). »
Ensuite, il y a une discussion sur le problème de la simultanéité avec le même exemple de feux d’artifice que j’ai utilisé dans le chapitre 1, cours 1, avec en plus la prise en considération du cas de 3 feux d’artifice. Mais toujours en postulant que la simultanéité constituait une donnée absolument mesurable et accessible, d’où l’apparition de résultats mathématiques en désaccord avec la physique. Ensuite, il transpose au cas de 3 photons intriqués en appliquant à la fois les contraintes de la R.R. et de la mécanique quantique à ces trois photons, il y a un paradoxe mathématique, une incompatibilité qui surgit entre le traitement par la R.R. et la M.Q.
A juste raison comme l’affirme F. Wilczek : « C’est une tension : comment pouvez-vous avoir de tels effets importants sur l’objet mathématique sans aucune conséquence physique. » et il enchaîne en considérant que des expériences quantiques qui montreront les paradoxes physiques ne sont pas aussi éloignées : « C’est mon agenda secret : je ne suis pas sûr qu’ils ne soient pas de réels paradoxes qui surviennent dans des situations plus exotiques que celles déjà considérées aujourd’hui. »
Eric Kvaalen, physicien, qui est interpellé par Wilczek à cause de son article, lui réplique : « Comme l’article le montre, l’ordre des mesures n’est pas absolu. En conséquence vous ne pouvez pas dire : « celle qui est réalisée en premier instantanément affecte l’autre. » Dans le référentiel de quelqu’un d’autre, la deuxième mesure était première. En fait, c’est cette idée qu’il y aurait une influence instantanée qui engendre le paradoxe mentionné dans l’article. »
Mark Bridger, troisième intervenant, apporte le commentaire suivant : « Tu dis que dans un autre référentiel les deux particules pourraient ne pas apparaître instantanément intriquées. Mais ce point est crucial et est discutable, parce que aucun autre référentiel ne peut mesurer les mêmes deux particules intriquées. Autrement dit, tu ne peux pas esquiver l’implication de l’instantanéité… »
Toute cette discussion tourne autour du fait qu’il est considéré que la simultanéité, absolue, parfaite, peut être isolée, et ainsi décelée par le physicien, elle peut être traitée comme une réalité tout autant d’un point de vue mathématique que physique.
Dès le chapitre 1 du cours I, j’ai contesté cette pensée que toute simultanéité serait absolument mesurable et j’ai introduit le temps propre du sujet (TpS) marquant cet intervalle de temps, de l’ordre de 10-25s en deçà duquel notre intelligence est aveugle, au sein de cette durée le sujet pensant ne peut rien inférer. Alors il faut évidemment intégrer cette donnée : TpS, dans les lois mathématiques tout autant exploitées pour rendre compte de la mécanique quantique que de la relativité restreinte. J’ai aussi considéré que certains résultats de A. Connes constituaient une réelle convergence avec TpS, lisons ses propos : « L’espace-temps est très légèrement non commutatif, en fait le point lui-même dans l’espace-temps n’est pas commutatif. Il a une toute petite structure interne qui est comme une petite clé. Le point a une dimension 0 au niveau de la métrique mais avec ma géométrie (non commutative) il a une structure interne et j’ai un espace de dimension 6 non commutatif. » En dessous de 10-25s c’est pour le sujet pensant une dimension 0 au niveau de la métrique et l’idée d’une structure interne me convient parfaitement puisque cette structure correspond à la présence du sujet que je considère comme inexpugnable.
Revenons à ce que nous dit F. Wilczek : « C’est très perturbant » ; « Cela a troublé Einstein. Cela devrait continuer à troubler tout le monde (sic). » Si F. Wilczek est sincère cela est inquiétant parce qu’il annulerait toute évolution de la pensée physique depuis Einstein ; lui-même ainsi sacralisé considérerait que c’est une vraie aliénation. N’oublions pas que la pensée scientifique d’Einstein s’est constamment appuyée sur le préalable philosophique qu’il y aurait un monde réel et en conséquence le rôle du physicien, qui serait en dehors de ce monde réel, est de repérer le meilleur belvédère d’où il peut mettre en évidence les lois vraies qui régissent ce monde réel. Le résultat remarquable obtenu par ce savant, notamment avec sa loi de la Relativité Générale est d’avoir placé, à l’occasion, le sujet pensant à une bonne distance (propriétés d’invariance) pour que celui-ci puisse intellectuellement embrasser ce que l’on identifie comme notre univers. Mais à cette occasion le sujet pensant n’a pas, pour autant, été expulsé de la nature dont il fait partie intégrante et il ne peut donc s’en émanciper. De là, les déterminations qui sont inhérentes à son existence et qui se révèlent à l’échelle de plus en plus quantique. (Evidemment il faudra encore cette année que je développe cet aspect là. D’autant que nous avons la possibilité de mieux comprendre entre autre comment fonctionne physiquement notre cerveau. Mais c’est un sujet délicat à aborder frontalement, surtout avec les extrapolations aberrantes de personnes comme J. P. Changeux qui ont confondu circulation des flux cérébraux avec visibilité de l’esprit, de la pensée.)
Puisque le titre de l’article évoque l’idée que des mathématiques plus appropriées devraient être développées pour rendre compte au plus près des propriétés physiques, notamment quantiques, analysons les conséquences induites par ce que j’ai proposé ci-dessus :
1- Le cône de lumière correspondant à un phénomène d’intrication (soient particule A et particule B intriquées) ne prend pas appui sur un sommet ponctuel mais sur une petite sphère de diamètre CTpS et de là émergent et tangentent les lignes d’univers de A et de B sauf qu’elles ne sont pas discernables. Du point de vue de l’observateur, celle de A est aussi celle de B et vice versa. Les équations de la relativité restreinte qui sont fondamentalement déterministes doivent donc être modifiées en conséquence dans ce cas de figure et entre autre intégrer cette indétermination entre les 2 lignes d’univers. Voilà donc du grain à moudre pour A. Kostelecky.